LA MAIRIE DE NANTES S'OPPOSE à L'ARRIVéE D'UN KFC: "C'EST UN FAUX GOûT ET C'EST DE L'ADDICTION"

A Nantes, la municipalité s'oppose à l'arrivée d'un KFC en centre-ville. La mairie assure avoir été trompée et n'avoir pas été informée de l'installation de l'enseigne américaine de fast-food.

La mairie de Nantes ne veut pas voir de KFC dans son centre-ville et dénonce "une volonté manifeste de dissimulation". Depuis quelques jours, une grande benne verte a pris ses marques au 1 place du Commerce, en plein centre de Nantes. Et alors que la chaîne américaine de restauration rapide, spécialisée dans le poulet frit, refuse de confirmer son installation dans la ville, l'adresse est répertoriée sur le site internet de KFC. Une offre d’emploi, actuellement en pause, a par ailleurs récemment circulé sur le réseau Indeed.

De quoi faire monter la colère. "Nous n'étions pas au courant de l'arrivée de KFC puisque sur les documents légaux n'était pas fait mention d'une activité de fast-food ni de cette enseigne", déplore au micro de TéléNantes, Gildas Salaün, élu municipal adjoint et délégué aux commerces. "On va se faire entendre", prévient-il.

La mairie de Nantes a trouvé un allié sur le plateau des Grandes Gueules en la personne de Barbara Lefebvre. L'enseignante est vent debout contre l'enseigne de fast-food et la malbouffe. "Il y a déjà un McDo, Domino's Pizza... Si on veut continuer avec les problématiques de santé publique, pas de problème", lance-t-elle ce jeudi sur RMC et RMC Story. "Les frites, c'est tout sauf des frites, le poulet pareil!", peste Barbara Lefebvre.

"Ces restaurants marchent parce que ce n'est pas cher, car c'est de la m... Le mélange de sucré avec la panure, c'est un faux goût et c'est de l'addiction", ajoute l'enseignante.

Des enseignes créatrices d'emploi?

Mais certains restaurateurs et commerçants ne l'entendent pas de cette oreille et mettent en avant l'économie. C'est ce qu'assure notamment Adel Sefiane, le nouveau traiteur des GG. "C'est ce qui m'est arrivé en ouvrant mon premier restaurant franchisé de sushi. La municipalité croyait que c'était de la restauration rapide, j'ai dû prouver que j'allais engager une quarantaine de personnes, donc que c'était pourvoyeur d'emploi", se souvient-il.

Pour Jérémy, restaurateur à Nantes de 2018 au 1er juillet 2024, ces enseignes drainent du monde et bénéficient aux petites. "Beaucoup de gens se plaignent de l’attractivité du centre-ville face aux périphéries. Mais dans ces périphéries, 80% des commerces, ce sont des grandes chaînes. On ne peut pas se plaindre de notre situation en centre-ville et déplore l’arrivée de grandes enseignes qui drainent du monde", assure-t-il.

"On a un concurrent qui draine du monde à côté de chez nous, c’est une bonne chose. Moi, j’étais plein toute la semaine tout le temps. Et quand je vendais une crêpe beurre-sucre, il y avait beaucoup de sucre et de calories mais c’était du fait maison", conclut le restaurateur.

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