GUERRE EN UKRAINE : POURQUOI LA FRAPPE D’UN DRONE RUSSE SUR TCHERNOBYL VA COûTER TRèS CHER à KIEV ET à SES ALLIéS

Des dégâts d’une très grande ampleur. L’attaque du drone russe de type Shahed, qui a touché le 14 février dernier le site ukrainien de Tchernobyl, aurait causé des dégâts d’une valeur de plusieurs dizaines, voire centaines, de millions d’euros sur le site tristement célèbre pour avoir été le théâtre de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire, rapporte le Guardian.

Si la frappe n’a pas entraîné de risque radiologique immédiat, elle a considérablement endommagé la structure de confinement estimée de 1,5 milliard d’euros construite en 2017 pour enfermer et sécuriser l’un des réacteurs endommagé de la station nucléaire. Sa réparation complète pourrait prendre plusieurs années, avance le journal britannique.

Cette arche métallique de 110 m de haut et de plus de 200 m de long, financée par une coalition de 26 nations dont fait partie la France, a été touchée par un drone volant en contrebas à une altitude indétectable par radar. Ce dernier a fait un trou de 15 m2 dans la toiture extérieure et provoqué un incendie dévastateur qui a touché le revêtement intérieur de la structure et a nécessité plus de deux semaines d’extinction.

Désormais, la structure est exposée aux intempéries, à l’humidité et au risque de corrosion et de la poussière radioactive pourrait en sortir, bien que le ministère de la protection de l’environnement du pays affirme que « le fond de rayonnement est actuellement à un niveau normal et est sous contrôle constant ».

La France devrait passer à la caisse

« Ne pas réparer n’est pas envisageable », a déclaré au Guardian Éric Schmieman, ingénieur américain qui a travaillé à la conception et à la construction de l’arche de Tchernobyl pendant 15 ans. Une réparation complète de la structure qui était initialement prévue pour une durée de vie de 100 ans « coûterait au minimum des dizaines de millions de dollars, voire des centaines de millions », et les réparations prendraient « des mois, voire des années », assure-t-il.

Le coût de la réparation complète devra probablement être supporté par les gouvernements occidentaux alliés comme la France, car les premières estimations indiquent que la réparation complète coûtera bien plus que les 25 millions d’euros dont dispose la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), le fonds d’urgence international dédié. La BERD a d’ailleurs confirmé que l’attaque allait nécessiter un financement nettement plus important, confirme le Guardian.

« Il est probable que l’élimination des conséquences de l’agression russe nécessitera plus de fonds que ceux actuellement disponibles dans le Compte de coopération internationale pour Tchernobyl », a confirmé le ministère dans un communiqué. Nul doute que les partenaires occidentaux devraient donc passer à la caisse.

2025-05-09T10:05:14Z