«SPECTACULAIRE», «TENTACULAIRE», «AXéE SUR LA DIVERSITé»… LA PRESSE éTRANGèRE éBLOUIE PAR LA CéRéMONIE D’OUVERTURE DES JO DE PARIS 2024

De la pluie, beaucoup de pluie, quelques mots sur les attaques massives subies sur trois grands axes de la SNCF au cours de la journée de vendredi 26 juillet mais, surtout, un concert de louanges. Les journaux du monde entier, dont beaucoup tenaient un direct sur leur site web, se sont montrés conquis tout au long de la soirée par la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. «Il n’y a jamais eu de spectacle comme celui-ci !» titrait le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung sur son site internet, vantant une «ouverture spectaculaire», à l’instar du Times of India emballé par «l’ouverture olympique la plus tentaculaire et la plus élaborée de tous les temps». «Une cérémonie axée sur la diversité», complète le quotidien brésilien Folha de São Paulo et «qui restera dans la légende olympique», pour la chaîne américaine CNN. «Une fête fantastique», résume le quotidien grec Kathimerini. «Un style unique», renchérit la radio britannique BBC, pour qui «Paris a réussi son plan de manière éclatante».

Le New York Times a rappelé «à quel point cette cérémonie a été conçue pour s’intégrer dans une ville vivante», les «nombreuses fenêtres ornées de drapeaux tout au long du parcours» en étant l’exemple. «C’était un choix audacieux de placer [les chants et les danses] le long de la Seine, et c’était absolument magnifique de les regarder avec en toile de fond les différents quartiers de la ville scintillante, poursuit le quotidien américain. Jusqu’à présent, aucun artiste ne semble intimidé par le fait que dans certains cas, l’eau tombe littéralement en cascade sur eux.»

«Moment passionnant et revendicatif»

Lorsque dix statues dorées émergent de la Seine, rendant hommage aux femmes ayant marqué l’histoire de France comme Louise Michel, Alice Guy ou encore Simone Veil, la chaîne qatarie Al-Jazeera applaudit une «interprétation sombre et émouvante de l’hymne national français», mettant en valeur «la contribution des femmes à la société française». «Le pays se tait», complète le quotidien espagnol El País, séduit par ce «moment passionnant et revendicatif au cours duquel les spectateurs ont commencé à applaudir».

L’apparition de la chanteuse Aya Nakamura, plus encore que celle de Lady Gaga, est largement commentée. «Une prestation qui mêle avec brio tradition française et modernité, et qui a provoqué la colère de l’extrême droite, vante encore le New York Times, rappelant au passage la polémique lancée au printemps lorsque sa participation à la cérémonie a été éventée. Le contraste entre les visages impassibles des musiciens de la fanfare de la Garde républicaine et l’interprétation pleine de mouvements d’Aya Nakamura, née au Mali et élevée en France, était un tableau de vitalité multiculturelle. Le fait qu’elle se produise devant l’Académie française, l’institution qui protège la supposée pureté de la langue française, illuminée par des feux d’artifice, est une attaque directe contre les politiciens de droite qui ont décrié sa participation ici. Son français est le français d’un Paris vivant.»

Le quotidien britannique The Guardian plébiscite, lui, le «cheval en métal sur un bateau» portant le drapeau olympique, «visuellement époustouflant». «Certainement l’une des images emblématiques de cette soirée», note-t-il, tout en remarquant que le spectacle a par moments «un côté Eurovision». «Les hôtes, la France, ont définitivement gardé le plus gros et le meilleur bateau pour la fin, et pourquoi pas, c’est leur fête après tout», s’amuse également le journaliste avec un humour so british.

«Saper l’objectif même de la cérémonie»

«La joie des athlètes dépasse [les problèmes de] météo», observe de son côté le quotidien argentin La Nación. Mais ce n’est pas le cas de tous les conviés. «A 20h30, les premiers invités commencent à partir», raille le quotidien italien Il Corriere della Sera, dont le président de la République italien, Sergio Mattarella, 83 ans. «Le protocole de la cérémonie inaugurale des JO [le] reléguait sur une tribune dressée devant le Trocadéro, juste en dessous de celle du président Macron, poursuit le journal. Mais la verrière, trop courte, ne pouvait pas couvrir tous les invités étrangers. Il est impardonnable de ne pas avoir pensé à un podium d’autorité entièrement couvert.»

Autre esprit critique dans ce concert d’éloges, le journaliste du New York Times Jeré Longman doute du format choisi. «L’originalité de cette parade de bateaux a pour conséquence inattendue de saper l’objectif même de la cérémonie d’ouverture, qui est de montrer le monde d’un seul tenant, écrit-il. A la télévision et sur la Seine, les pays sont séparés et isolés sur l’eau, avec seulement quelques spectateurs en arrière-plan, au lieu d’être accueillis à l’unisson lors d’une marche solennelle dans un stade bondé.» Idem du côté de Martin Belam pour le Guardian. «Je ne suis pas entièrement convaincu que cette mise en scène ait fonctionné pour la télévision, mais il ne fait aucun doute qu’elle a vraiment mis en valeur le centre de Paris», souligne le journaliste.

Heureusement, le dévoilement – au terme d’un suspense implacable – des derniers porteurs de la flamme olympique, Marie-José Pérec et Teddy Riner, a réconcilié tout le monde. Tout comme l’Hymne à l’amour d’Edith Piaf, interprétée par Céline Dion. «Une sorte de showgirl angélique, rayonnant depuis les entrailles de la tour Eiffel […] pour un retour triomphal sur scène», conclut le New York Times.

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