« TRAVAILLONS ENSEMBLE ! » DARMANIN APPELLE LR AU COMPROMIS SUR L'IMMIGRATION

« Chiche, travaillons ensemble ! » Dans une interview au Parisien mise en ligne samedi 27 mai, Gérald Darmanin invite les Républicains à un compromis avec la majorité présidentielle en vue d'un texte sur l'immigration qui doit voir le jour à l'automne. Un appel à travailler ensemble qui fait suite à deux propositions de loi très fermes de LR sur le sujet de l'immigration, dont l'une prévoit d'inscrire dans la Constitution la possibilité de déroger aux traités et au droit européens en matière d'immigration.

« Il n'y aura pas d'accord à n'importe quel prix. Chacun doit faire un pas », estime Gérald Darmanin, rappelant qu'il y a « soixante députés LR à l'Assemblée. Seuls, ils ne sont pas capables de faire adopter leurs propositions, et le gouvernement de son côté ne dispose pas de majorité absolue pour faire voter son propre texte. « On peut garder notre texte, déjà adopté par la commission des lois du Sénat, en discutant ensemble des amendements pour le modifier. Les LR voudraient absolument qu'on redépose ensemble un nouveau texte de loi ? Nous y sommes prêts s'il est discuté avec les centristes et les radicaux », dit-il.

Pas de quotas sur le droit d'asile

Parmi les propositions LR qu'il retient, il cite « le conditionnement des visas, avec la modulation de l'aide au développement des pays concernés, à la mise en oeuvre des laissez-passer consulaires, la discussion autour des mineurs non accompagnés, le contrôle à 360 degrés des demandes de titres de séjours ». Il se dit également prêt à mener des discussions sur l'ouverture des prestations sociales à partir de 5 ans de résidence en France. En revanche, s'affranchir des traités européens serait « un Frexit migratoire », insiste le ministre.

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Face au parti d'Eric Ciotti, qui s'y oppose, il défend « la régularisation des travailleurs immigrés, qui respectent nos valeurs et travaillent sur notre territoire depuis plusieurs années », soulignant que « les Français y sont favorables, y compris à droite ». Sur la mise en place de quotas, « nous avons déjà dit que nous étions prêts à étudier ces propositions. Mais attention, sur le droit d'asile, par exemple, c'est impossible de mettre des quotas », avertit Gérald Darmanin.

Quant à la proposition pour que les demandes d'asile soient formulées hors du territoire, « cette mesure est inapplicable », tranche-t-il, « sauf à sortir de la Convention de Genève de 1951 » notamment.

En termes de calendrier, « ce qui est important, c'est qu'en octobre on ait discuté d'un texte au Sénat, puis en novembre ou décembre à l'Assemblée nationale », estime Gérald Darmanin.

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