Dans son dernier numéro trimestriel, le formidable mook Schnock consacre un dossier sur un film aussi culte que transgénérationnel : La Boum, et sa suite. 80 pages donnant la parole à de nombreux talents ayant participé à l'aventure : Brigitte Fossey, Danièle Thompson, la scénariste des films, Vladimir Cosma. Les membres de la bande de copains entourant Sophie Marceau, dont Laurent N'diaye, Sheila O'Connor alias Pénélope; ou même Pierre Cosso, alias Philippe Berthier, celui qui faisait tourner la tête de Vic...
Beaucoup admettent que l'expérience sur la Boum 2 a été douloureuse et sans vraie passion, contrairement au premier opus, qui avait réussi à séduire plus de 4,5 millions de spectateurs. Gaumont, qui produisait aussi cette suite qui fera tout de même 4,07 millions d'entrées, couvait jalousement la nouvelle petite fiancée des français. Qui, elle, a surtout cherché rapidement à s'émanciper d'un rôle dont elle s'est vite sentie prisonnière.
Sophie Marceau s'en était expliqué, avec une grande franchise, dans un entretien qu'elle avait accordé à Paris Match en 1984, longuement cité par la revue Schnock.
"L'aventure de La Boum a duré trois ans, on m'a tout appris, pas question que Vic boive, fume, dise ceci ou cela, on me demandait d'être tout le monde. Après La Boum, je n'ai rien fait pendant deux ans, puisque j'étais sous contrat avec Gaumont pour La Boum 2. Alain Poiré [NDR : le producteur] était un homme autoritaire. Avec moi, il a été très aimable jusqu'à ce qu'on ne soit plus d'accord et que j'ai voulu quitter la maison... C'était un homme de pouvoir donc il n'aimait pas trop qu'on lui dise non".
A 16 ans, en 1982, Sophie Marceau a donc racheté son contrat 1 million de francs. "J'ai eu un contrat avec Gaumont qu'on a respecté du début à la fin, ca a duré quatre ans, c'était le temps des Boums. Après, il n'y a plus eu de contrat [...] Mais parce que j'avais accepté de faire un autre film avec Pinoteau [NDR : La Septième cible], un tout petit rôle par reconnaissance pour notre travail et notre amitié, j'avais donc re-signé un contrat avec Gaumont pour ce film-là.
Et au même moment, j'ai eu la proposition de Zulawski pour faire L'amour braque. J'avais trois jours dans le film de Pinoteau et j'avais le rôle principal dans le film de Zulawski, donc pour moi c'était clair qu'il n'y avait pas de problème. Mais Gaumont n'a pas aimé ça parce que je leur échappais. En plus j'allais "faire un film avec un métèque", enfin, c'était limite parfois. Ca ne leur a pas plu et ils m'ont un peu emberlificotée pour me faire croire que ce n'était pas possible de faire les deux films...
Là, j'ai vu que ce n'était pas forcément bienveillant envers moi, ni de bonne foi... Ca m'a coûté beaucoup d'argent. Ils ne m'ont pas fait de cadeau mais c'est pas grave, moi j'avais le sentiment d'être libre. Quelque part, ca fait du bien de dire merde à quelqu'un qui met trop la pression sur vous . [...] Ils m'ont rendu service en vérité".
2025-11-02T09:38:47Z