EXCLUSIF : LE PORT DE L’UNIFORME MILITAIRE AUTORISé DANS PARIS ET EN BANLIEUE

Dans une note de service datée du 8 avril 2025 que nous avons pu nous procurer, le général de corps d’armée Loïc Mizon, gouverneur militaire de Paris et commandant de la zone Terre d’Île-de-France, a officiellement autorisé le port de l’uniforme en dehors des enceintes militaires pour les militaires servant en région parisienne. Cette décision stratégique s’inscrit dans un contexte de renforcement de la cohésion nationale et de visibilité des armées, tout en tenant compte de la menace sécuritaire persistante.

« Avant, c’était cachez vous ; maintenant, c’est montrez vous ! » déclare un officier supérieur

Selon nos informations, qui confirment celles du Télégramme par ailleurs, l’autorisation ici donnée aux militaires à Paris devrait être valable sur l’ensemble du territoire français, sous réserve d’autorisation des généraux compétents. C’est un revirement complet : après les attentats de 2015 le port de l’uniforme en région parisienne mais aussi partout sur le territoire national avait été strictement interdit à l’extérieur des enceintes militaires et spécialement dans les transports en commun en dehors des strictes exigences de service.

Port de l’uniforme à Paris : quand, pourquoi et pour qui ?

Dans sa note, le général Mizon justifie cette autorisation par l’évolution rapide de l’environnement stratégique et les tentatives de déstabilisation émanant de compétiteurs étatiques et non-étatiques. La visibilité des forces armées, notamment dans une région à forte densité humaine et symbolique comme l’Île-de-France, devient un enjeu majeur. Le général rappelle que la menace terroriste demeure élevée, ce qui impose une vigilance renforcée dans le port de l’uniforme. Néanmoins, la forte présence des autorités (patrouilles, Opération Sentinelle) et les avancées dans lutte contre le terrorisme permettent désormais d’autoriser le port de l’uniforme sans qu’il ne présente de risque pour les militaires, raison première de la décision d’interdiction de 2015.

L’autorisation s’applique à tous les militaires affectés en Île-de-France, pour leurs déplacements en service, entre 7h et 22h, dans :

Paris intra-muros

・Les départements de la petite et de la grande couronne

・Les réseaux SNCF et RATP

L’objectif est d’encourager une présence militaire visible dans des zones de transit stratégiques telles que les gares et les interconnexions de transports, tout en soulignant que dans la région parisienne, un militaire n’est jamais totalement isolé, grâce au maillage sécuritaire opéré par les forces de sécurité intérieure et les forces armées.

Port de l’uniforme pour les déplacements : une autorisation, pas une obligation

Il est clairement précisé que cette mesure n’implique aucune obligation : le port de la tenue civile reste autorisé pour rallier un lieu de travail, dès lors que le militaire est en position de service. Le commandement insiste sur la nécessité pour chaque militaire de faire preuve d’intelligence de situation, en évaluant au cas par cas le choix le plus pertinent.

En revanche, pour ceux qui optent pour l’uniforme, les exigences réglementaires demeurent strictes :

Port du couvre-chef obligatoire

Panachage des tenues interdit

Rigueur absolue dans la présentation

Une mesure modulable en fonction de la situation sécuritaire

Le général Mizon précise que cette autorisation prend effet dès réception de la note, mais qu’elle pourrait être levée en cas de dégradation de la situation sécuritaire. Par ailleurs, les délégués militaires départementaux conservent la possibilité de restreindre cette autorisation localement, en fonction de leur évaluation des risques et après en avoir rendu compte au gouverneur militaire de Paris.

Les destinataires de cette décision sont nombreux et couvrent l’ensemble des états-majors, directions et entités de commandement militaire : CEMA, DGA, CEMAT, CEMM, CEMAAE, BSPP, DGGN, directions centrales, musées militaires, ONACVG, gouverneur des Invalides, etc. Ce large spectre souligne le caractère transversal et fédérateur de la mesure, qui dépasse le simple cadre logistique pour s’inscrire dans une démarche d’unité, de mémoire et de souveraineté.

Pour les armées, cette décision marque une affirmation identitaire forte : les militaires ne sont plus seulement visibles en posture opérationnelle, mais également dans leur quotidien de service, au milieu de la population qu’ils protègent. Pour la société civile, cette présence est un rappel constant de l’engagement militaire et un facteur de proximité.

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2025-05-09T11:14:29Z