LYCéE MUSULMAN AVERROèS : LES PARENTS D’éLèVES PORTENT PLAINTE CONTRE LE PRéFET DU NORD APRèS L’ARRêT DES SUBVENTIONS

L’association des parents d’élèves du lycée privé musulman Averroès a porté plainte pour discrimination contre le préfet du Nord, après la décision de ce dernier de mettre fin au contrat liant ce lycée à l’État, a indiqué son avocat vendredi.

L’avocat de l’association, Me Nabil Boudi, a appelé la justice à se saisir « de ces faits très graves, à savoir de la discrimination religieuse », confirmant avoir déposé jeudi cette plainte révélée par RTL. Selon la plainte dont l’AFP a obtenu copie, « c’est le motif de la confession des membres de l’association qui a conduit le préfet à résilier le contrat ».

En décembre 2023, le préfet d’alors, Georges-François Leclerc, avait décidé de résilier à partir de la rentrée 2024 le contrat d’association dans le cadre duquel l’État finance le salaire des enseignants du principal lycée musulman de France. Il accusait l’établissement, ouvert depuis 20 ans et régulièrement classé parmi les meilleurs de la région, d’avoir dispensé des enseignements « contraires aux valeurs de la République ».

Les plaignants reprochent au préfet d’avoir « volontairement » ignoré les rapports d’inspection de l’Éducation nationale, et comparent les reproches faits à Averroès et à l’établissement catholique parisien Stanislas.

Un appel aux dons

« Seul le lycée Averroès fait face à une telle sévérité », fait valoir l’association des parents d’élèves dans sa plainte, ajoutant que « cette différence de traitement évidente caractérise clairement le mobile discriminatoire ». Créé en 2003, à la suite de l’exclusion de 19 adolescentes voilées d’un autre établissement lillois après la loi interdisant les signes religieux à l’école, il avait obtenu son agrément en 2008. L’an passé, il figure en 2e position dans le palmarès des lycées établi par le journal local la Voix du Nord, sur la base des données de l’Éducation nationale.

La direction du lycée Averroès a affirmé début avril qu’elle serait en mesure d’assurer « d’une façon ou d’une autre » la rentrée 2024, tout en appelant aux dons car la fin du contrat d’association met en péril l’avenir de l’établissement.

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