GAZA : L’ONU DéNONCE LA VIOLENCE DE L’OPéRATION DE LIBéRATION DES OTAGES MAIS AUSSI LA STRATéGIE DU HAMAS

Renvoyés dos à dos. L’ONU s’est dite à la fois « profondément choquée » mardi par l’impact sur les civils de l’opération israélienne de libération des otages et « profondément affligée » par le fait que les groupes terroristes palestiniens continuent à détenir des otages. « Toutes ces actions, par les deux parties, pourraient s’apparenter à des crimes de guerre », a souligné Jeremy Laurence, le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Genève, ajoutant que ce serait à la justice de déterminer si c’est le cas ou non.

« La manière dont le raid a été mené dans une zone aussi densément peuplée remet sérieusement en question le respect des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution - tels qu’énoncés dans le droit de la guerre - par les forces israéliennes », a souligné Jeremy Laurence, lors du point de presse régulier de l’ONU.

Le Haut-Commissariat « est également profondément affligé par le fait que les groupes armés palestiniens continuent de détenir de nombreux otages, pour la plupart des civils, ce qui est interdit par le droit humanitaire international », a souligné Jeremy Laurence.

« De plus, en détenant des otages dans des zones aussi densément peuplées, les groupes armés mettent ainsi la vie des civils palestiniens, ainsi que celle des otages eux-mêmes, en danger supplémentaire du fait des hostilités », a-t-il souligné.

L’armée israélienne a annoncé samedi avoir libéré quatre otages des mains de groupes terroristes palestiniens qui les avaient capturés lors de l’attaque sans précédent menée sur le sol israélien le 7 octobre. Selon le Hamas qui contrôle la bande de Gaza et qui a mené les attaques du 7 octobre, 274 personnes ont été tuées et 698 blessées lors de l’opération de l’armée israélienne dans une zone densément peuplée du territoire palestinien.

Les bilans fournis par le Hamas « fiables » ?

Le porte-parole du Haut-Commissariat a précisé qu’il n’avait pas de moyen indépendant de vérifier le bilan donné par le Hamas mais le « juge proche d’être à 100 % exact ». Il a reconnu qu’il était plus difficile de les vérifier en raison des circonstances exceptionnelles sur le terrain mais a-t-il souligné : « Nous pensons qu’ils (ces chiffres) sont fiables sinon nous ne les utiliserions pas, c’est aussi simple que ça. »

Il a également indiqué ne pas avoir d’information propre sur le fait que les forces spéciales israéliennes auraient utilisé au moins un véhicule destiné à l’aide humanitaire. Plusieurs témoins, interrogés par l’AFP, avaient évoqué un camion réfrigéré dans les parages où les otages ont été libérés.

L’attaque du 7 octobre à partir de la bande de Gaza a entraîné la mort de 1194 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Sur les 251 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 116 sont toujours détenues à Gaza, dont 41 sont mortes selon l’armée israélienne.

Dans la bande de Gaza, plus de 37 100 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués par les bombardements et les opérations militaires israéliennes depuis le début de la guerre, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza.

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